CERCLE NAUTIQUE CHALONNAIS

   

D'hier à aujourd'hui

1885-1968 : avant les bassins

Fondée en 1885 à l'initiative de Monsieur Louis Emont, la « Société de Sauvetage et Ecole de Natation du Département de Saône et Loire » conserve son vocable d'origine jusqu'en 1910. Ses statuts stipulent qu'elle a pour but de « porter secours aux personnes en danger et de prévenir les accidents de toute nature qui viennent frapper la vie humaine, notamment en établissant des postes de secours aux endroits convenables, et en récompensant les actes de courage et de dévouement. Elle établira des stations de bateaux aux endroits réputés dangereux et mettra à la disposition du public des bouées et engins de sauvetage… ». Administrée par un comité de treize membres, dont deux commandants chargés de l'organisation des secours en cas de sinistre, de la direction des bateaux, barques et de l'entretien du matériel, la Société dispose « pour tous ses membres actifs de la vareuse en drap bleu marine, du tricot marin et du béret. La tenue de cérémonie se compose du veston avec ancres au collet, pantalon noir en hiver et blanc en été. Le Président porte la casquette à quatre étoiles dorées et quatre galons aux manches, les Vice-présidents trois et le Trésorier deux… ». Une école de natation sera ouverte chaque année à la saison des bains, ainsi qu'une section de jouteurs chargée de donner de l'attrait aux fêtes nautiques annuelles

 

 

Un haut parrainage

Une aussi belle naissance se devait d'être noblement parrainée, et, dès 1886, Louis Pasteur accepte d'être notre Haut Protecteur. Il venait de couronner ses travaux sur la rage et c'est en 1886 que l'Académie des Sciences adoptait le projet de fondation de l'Institut Pasteur. Une souscription nationale et internationale était lancée pour la réalisation de ce projet. La Société était donc particulièrement flattée qu'une telle fée accepte de se pencher « par écrit » sur son berceau. Ses huit premières années d'existence témoignent de sa volonté de bien faire mais voilà, les difficultés financières sont importantes, et la subvention exceptionnelle de la ville à hauteur de 100F se révèle insuffisante. Elle la refuse donc pour la reverser, avec les fonds qui lui restent, à sa caisse de secours mutuel « pour le sérum antidiphtérique ». Après quoi, elle tombera en léthargie, faute de moyens, pendant seize ans.

 

Catastrophe et heroisme a chalon

Janvier 1910. De terribles inondations ravagent la région. La Saône, grossie en une nuit suite à la rupture de la digue de Sassenay, investit la ville jusqu'à la Rue de la Banque. Les secours publics faisant totalement défaut, ce sont les bénévoles de la Société de Sauvetage, - alors en reconstitution, et encore menée par Louis Emont, et le Baron Thénard -, qui prennent l'initiative. Les services rendus et leur héroïsme leur valent la reconnaissance de la population et de nombreuses récompenses. Le gouvernement leur décernera médailles et mentions pour actes de courage et dévouement. Cette terrible épreuve accélérera la reconstitution de la Société. Le compte rendu de l'Assemblée Générale du 3 avril 1910 indique que le baron Thénard et Pierre Loti ont accepté de devenir membres honoraires. Autour de Louis Emont, Président Fondateur, se retrouvent de nombreux volontaires décidés à « remplir, sans souci du danger, le devoir qu'ils se sont librement et volontairement imposé », la plupart issus du monde de la marine et familiers de la Saône. Soutenus par le mouvement d'opinion en leur faveur, ils obtiennent de la ville bateaux, rameurs et pilotes. En 1914, la Société sollicite de la Municipalité la location d'un terrain au rond-point du confluent de la Génise pour construire un hangar. On ne sait ce que devint ce projet… C'était la première Guerre Mondiale. Pendant ces trente premières années de son existence, la natation à Chalon était une baignade épisodique et l'activité de l'école de natation avait un but essentiellement préventif.

 

 

Développement de la natation

La natation sportive existait cependant. L'Hawaïen Kahanamoku avait atteint 1.03.4 aux Jeux Olympiques de Stockholm en crawl, nage récemment découverte supplantant le style universel de la nage indienne. La France se remettait lentement de la guerre. Les activités corporatistes et ludiques reprenaient peu à peu. Mais il faut attendre 1927 pour retrouver notre Société, alors qu'elle organise un « grand concours inter-régional de natation sauvetage, plongeon, ambulancier et joutes nautiques », pour lequel elle sollicite une subvention de… 2000 F. Ah ! la belle époque, où l'on prend son départ par paquets de dix, une planchette autour du cou, sur trois coups de sifflet.

" Un, prenez vos distances. Deux, bras le long du corps. Trois, hop, plongez !"


Pour parcourir, dans une Saône qu'on imagine alors cristalline, une longue boucle de 500 mètres. Et il convient d'être convenablement vêtu, le maillot dit " bain de mer " étant obligatoire mais non toléré sur la plage avant la course même.

 

Tout cela semble bien éloigné de la natation sportive que nous connaissons. Cependant celle-ci existe. « Tarzan » Weissmuller atteint 58''6 en 1922, et c'est en 1927 qu'Arne Borg pulvérise pour vingt ans le record du monde du 1500m en 19'07. Le Parisien Jean Taris, entraîné par Georges Hermant, enlève à Arne Borg le record national du 400m en 4'47 en 1931, mais se fera battre à Los Angeles en 1932 par Buster Crabbe, le nouveau Tarzan. Comme tout le monde, Chalon ne reste pas insensible à ces exploits sportifs, mais notre Société-mère réaffirme sa vocation première : porter secours aux personnes en danger. Sous la présidence de Jean Richard, la modification des statuts de 1937 notifie le changement de titre de la Société ; elle devient la Société de Sauvetage et Ecole de Natation de Chalon-sur-Saône, dénomination qu'elle affichait pourtant sur son papier à lettres depuis 1910… Par la même occasion, elle modifie les tenues de ses membres et remplace notamment le bérêt par la casquette. Ce n'est donc que progressivement que l'activité natation prendra son importance au sein de la Société. Elle n'a d'ailleurs pas l'exclusivité de la natation à Chalon, puisque Henri Chaudron anime l'Union Nautique de 1920 à 1931, qui deviendra ensuite la " Baignade Chaudron ", jusqu'en 1950, année de sa disparition en raison de l'aménagement du port. Trente années où il a appris à nager à plus de 2600 élèves et a fait beaucoup pour l'animation et la vulgarisation de la natation.

 

L'organisation du CN Chalon

Pendant la guerre, la Saône connut d'autres activités, moins pacifiques, et dont certaines, pour nombreuses qu'elles fussent, se déroulèrent dans la plus stricte intimité, celle de passages clandestins entre la France Libre et la France Occupée. Les deux ponts avaient sauté en septembre 1944 et la rivière était encore encombrée de débris que déjà les fêtes nautiques reprenaient. Besoin de renouveau ? La Société de Sauvetage avait vécu, laissant sa place, en 1949, au Cercle Nautique Chalonnais - natation - sauvetage. L'activité principale devient la natation. En France, Alex Jany, recordman du monde au 100 NL en 55'8 en 1947 et Georges Vallerey, 1'07''6 au 100 Dos, montrent la voie : aux Jeux Olympiques d'Helsinki de 1952, Boiteux est Champion Olympique du 400 NL en 4'30''7 et Bozon deuxième du 100 Dos. Le CNC, appelons-le maintenant ainsi, aborde les premières véritables compétitions de son histoire, l'été deux ou trois mois par an. La traversée de la Saône le 14 juillet est la grande attraction nautique annuelle. Sous la présidence de Monsieur Bertillier, le club participe très honorablement, dès 1951, aux Championnats de Bourgogne. Mais on veut mieux, et pas seulement en natation ; d'ailleurs, la presse dénonce « la grande misère du sport chalonnais » …

 

 

En 1957, Monsieur Bertillier est aussi vice-président de l'Office des Sports. Il affirme sa philosophie du sport, stigmatisant l'action des dirigeants à se manifester vers la masse et notamment vers les scolaires. Cet acte de foi du Président Bertillier n'est-il pas le nôtre aujourd'hui ? Le Club ne bénéficiait pas alors de l'expérience acquise après quelques errements… Suite aux aléas de finances précaires, le club accuse un déficit financier de 89600 F en 1951. Un an plus tard, un important arrêté impose la présence d'un maître-nageur sauveteur diplômé dans tous les bains publics ! Les moyens sont insuffisants pour embauche en 1956, le Président Beauger obtient la construction d'un ponton en béton, puis d'un hangar. L'entraînement n'est pas sans risques. La pente est abrupte, et le courant est souvent dangereux à cet endroit ! La CRS accepte donc d'assurer l'encadrement technique et les CRS viennent à notre secours, et ce, pendant plus de quinze ans.

 

 

L'assemblée extraordinaire de mars 1960 élit l'équipe du Commandant André Simon. Les trois sections : sauvetage, natation, compétition sont dirigées par trois vice-présidents civils. Le CNC simplifie son appellation et devient le Cercle Nautique Chalonnais. Le premier CTR, Henri Poussardin, nommé en 1962, consacre plusieurs étés à l'entraînement des compétiteurs chalonnais. Ses résultats encouragent la municipalité à construire au début de 1964 une estacade en béton, parallèle au lit de la rivière. Lieu propice à la chute d'un record pour peu que les conditions favorables soient réunies avec courant fort et vent du nord.

 

 

L'été 1966 restera dans les annales comme un été pluvieux, ruinant la pratique du bassin pendant la saison 66. Tout le monde attend avec impatience le futur centre nautique… Peut-être qu'un entraînement continu en eau plus tempérée nous rapprochera des grands ténors : Mosconi, Mandonnaud ou autre Christine Caron. Le processus est enclenché, la natation sportive aspire derrière elle toute la natation française, assoiffée de moyens et de résultats.

 

Le Centre Nautique ouvre le 9 juin 1968

Le Club quitte la Saône et trouve au Centre Nautique un milieu aseptisé, chauffé, bien banalisé, toujours propre, sans herbe, sans cailloux sous les sandales. On s'y sent comme un fœtus dans le ventre maternel en quelque sorte. Le petit est né, il ne demande qu'à grandir. L'époque contemporaine peut débuter…

 

Liste des Présidents du CN Chalon

1885 : M. Louis Emont Président Fondateur 1892 : M. Gossot 1910 : M. Emont 1922 : M. Gazelle 1937 : M. Jean Richard 1950 : M. Bertillier 1956 : M. Beauger 1960 : Le Commandant André Simon 1969 : Le Commandant Préau 1972 : Docteur Queyrel 1972 : M. Zortea 1975 : Docteur Jacques Finas 1989 : M. Pierre Grosbois 2009 : M. Patrick Trioen... (en cours)

 

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Correspondant :
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